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Institut Psychanalytique de l’Enfant - Université populaire Jacques-Lacan
 

3e Journée de l’Institut de l’Enfant

INTERPRÉTER L'ENFANT

Le 21 mars 2015
Palais des congrès d'Issy-Les-Moulineaux

 
Publication

1, 2, 3
Daniel Roy

La troisième Journée de l’Institut de l’Enfant se profile à l’horizon. Ce sera le 21 mars 2015. Dans un an donc, au Palais des Congrès d’Issy-les-Moulineaux, qui connaît déjà nos façons de faire et de dire. Mais celles-ci seront à réinventer pour le thème proposé par Jacques-Alain Miller, qui vise au cœur même de l’action analytique : Interpréter l’enfant.
La question de l’interprétation dans la psychanalyse d’enfant a été l’objet d’un débat extrêmement vif entre les « mères officiantes dans la psychanalyse »1, Anna Freud et Mélanie Klein, débat qui outrepassait les questions dites de technique analytique pour interroger le statut même de l’enfant : de quel ordre est sa dépendance à l’amour et à l’autorité des parents ? De quel héritage doit-il se débrouiller ? Par quoi et par qui se fait-il représenter sur la scène du monde ? Quelle place donner à l’angoisse ?
Des réponses à ces questions dépendent la façon dont un analyste peut s’orienter aujourd’hui dans une cure d’enfant et la façon dont est accueilli un enfant dans les institutions de l’enfance. En effet, la formule même « Interpréter l’enfant » nous indique que du statut de l’interprétation dépend le statut de l’enfant, selon que seront  privilégiées par le praticien, pour son intervention, les identifications idéales, les normes imaginaires du temps présent, la place de l’enfant comme « trésor » ou comme « objet » des parents. Notre guide sûr demeure ici le symptôme, l’événement que constitue le symptôme, ouvrant la voie à un désir d’interpréter pour faire poids de savoir face à la jouissance obscure qui s’y loge. Interpréter l’enfant, c’est alors accompagner un enfant dans les entours de ce réel, par les moyens qu’il veut bien se donner, ses identifications idéales, ses normes imaginaires, ses trésors et ses objets.

L’Institut de l’Enfant, comme lors des deux précédentes Journées, donnera la parole aux enfants, par le truchement de celles et ceux qu’ils rencontrent dans le moment où un événement-symptôme vient se mettre en travers du chemin de leur jeune existence.
Laurent Dupond, pour le Centre d’Étude et de Recherche sur l’Enfant dans le Discours Analytique (CEREDA), Claudine Valette-Damase, pour le Centre interdisciplinaire sur l’Enfant (CIEN), et Bruno de Halleux, pour le Réseau International des Institutions Infantiles (RI3), nous donnent ici leurs premières réflexions et indications pour nos travaux de l’année à venir.

Prochainement, le blog de préparation de la Journée 2015 se fera l’écho de ces travaux et des informations pratiques pour y participer.

1 - Lacan J., Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 243.

 
Journee 2015
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Le chien fait miaou, le chat ouah-ouah
Une lecture du texte de J.-A. Miller « Interpréter l'enfant »1
Par Laurent Dupont

Quatre points
Le psychanalyste instrument nous permet de nous interroger sur le avec de l’expression la psychanalyse avec les enfants. Ce avec soulève la question de la place de l'analyste. L'interprétation implique que l'analyste opère d'une place, qui est celle de l'instrument, un instrument qui prend des initiatives. L’enfant repère rapidement que la parole compte différemment selon à qui il s’adresse. Le désir de l'analyste est là en jeu. L’enfant ne parle pas à la cantonade, il s’adresse à quelqu’un. Cela suppose des initiatives à partir de ce que dit l’enfant. Ce sont des ponctuations. Qu'en est-il de ces ponctuations ? De quoi l'analyste se fait-il instrument ? Jacques-Alain Miller parle du geste de l’embrochage que fait Lacan dans sa Télévision. Cela peut nous faire penser à la façon dont Lacan nomme le graphe, un hameçon. Comment hameçonner le sujet?

1 - Disponible sur le site de l’Institut de l’enfant et dans le deuxième volume de la collection La petite Girafe, Le savoir de l’enfant, paru aux éditions Navarin.

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Avec l'enfant, prendre des initiatives
Par Claudine Valette-Damase

Si « interpréter l’enfant » peut être dit relever stricto sensu de l’acte du psychanalyste, les conditions pour que cet acte soit possible dans la cure analytique sont également celles qui président à la mise en jeu de la parole, donc du sujet, là où elle est réduite à quelques prédicats ou normes qui assignent l’enfant à une place pré-formatée. À chaque fois en effet que des discours maîtres proposent ou imposent au sujet des signifiants prêt-à-porter pour former son code, il revient à l’initiative des intervenants ou des praticiens orientés par la psychanalyse, de déranger les catégories en présence et de faire signe d’un champ inédit où la parole de l’enfant, son savoir, sa souffrance, tissent un autre lien social avec ses « partenaires au jeu de la vie ».

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Interpréter l’enfant, en institution
Par Bruno de Halleux

À lire le texte de Jacques-Alain Miller qui oriente les travaux de la troisième journée de l’Institut de l’Enfant, nous découvrons un fourmillement de questions qui concernent de très près la clinique avec les enfants en institution.

J.-A. Miller y définit l’empan de l’interprétation en posant l’enfant comme celui qui est interprété et non comme celui qui interprète. De ce fait, c’est « l’enfant » lui-même qui change de statut, d’être en attente d’une interprétation, et la responsabilité des intervenants s’en déduit, de ne pas le fixer à un « je suis un enfant ».

En institution, les intervenants – qui ne sont pas en place d’analyste – n’interprètent pas l’enfant ! C’est un principe de départ. Pas d’interprétation sur le mode du déchiffrement ou de la traduction.

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L'Institut de l'Enfant est sur le site www.lacan-universite.fr
Contact : institut.enfant@gmail.com
Les News : Rédacteur Daniel Roy, rédacteur-adjoint Hervé Damase