Le tout freudien mois de mai nous aurait-il soufflé ce numéro spécial Âmour ?
L’amour demeure une des rares choses qui puisse encore surprendre notre destin d’assujettis au service des biens et de la communication généralisée.
Mais il y a aussi – à découvrir ici même, toute affaire cessante ! – la lecture du Canzoniere par François Regnault, ces 366 poèmes que Pétrarque a écrits grâce et à cause d’une femme se refusant à lui. Et encore le petit florilège du dialogue inouï entre saint Augustin et Pétrarque.
Ce sont bien des raisons d’âmoureuses, et non pas d’écrivains, qui poussent Sofia Tolstoï comme Marguerite Duras à écrire. Catherine Lazarus-Matet nous le démontre à travers l’histoire du couple Tolstoï : une rencontre passionnelle nouée à l’écriture. Philippe La Sagna nous conte pour sa part l’amour de Maria (Dix heures et demie du soir en été) comme un dire sans bavures, peu bavard. En s’en faisant l’auteur, la chroniqueuse, elle tente d’en être le médium.
Par un heureux hasard, chacun selon son inspiration, Misapouf et Alice nous parlent aussi de ce « caillou riant dans le soleil ». Notre Montesquieu du Bosphore sait susciter le désir de lire Le désert de l’amour (Mauriac), tandis qu’Alice nous entraîne au pays des robots sexuels…
Le mois de mai, n’est-ce pas aussi le mois du Parlement de Montpellier « Autour du séminaire XXIII » ? Âmour y aura-t-il une place ? A suivre…