N’étant pas toujours seul, fort heureusement – le baba de la psychanalyse n’est-il pas que l’on n’arrive à rien tout seul ? –, j’ai eu l’occasion d’entendre un jeune clinicien stambouliote, faisant souvent le voyage de Paris, parler de sa pratique. Il s’agissait d’une femme d’une septantaine d’années qui était revenue le voir après une interruption de près de quinze ans. Son mari était mort depuis une petite année et elle ne s’en remettait décidément pas. Quoi qu’elle fît, elle ne pouvait penser à autre chose qu’à lui. Elle était pourtant loin d’être isolée, ayant enfants, petits enfants, voisin, amis mais las ! comme le dit votre Lamartine, un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !