Saisir le vivant, voilà l’enjeu d’un des romans de Jean-Philippe Toussaint. Avec L’appareil-photo, nous suivons un homme qui, au tournant du récit, tente de capturer le flux de la vie.
Reprenons brièvement le fil du roman. La première partie se déroule dans un climat d’ironie, où le narrateur observe et garde ses distances. Le héros reste en deçà d’un engagement, en attente d’un hypothétique moment. Il nous donne dès les premières pages quelques éléments sur cette posture : « […] mon jeu d’approche, assez obscur en apparence, avait en quelque sorte pour effet de fatiguer la réalité à laquelle je me heurtais, comme on peut fatiguer une olive par exemple, avant de la piquer avec succès dans sa fourchette, et ma propension à ne jamais rien brusquer, bien loin de m’être néfaste, me préparait en vérité un terrain favorable où, quand les choses me paraîtraient mûres, je pouvais cartonner.»
- 1 juin 2010
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