Mireille Sorgue : à qui m’aimerait
Avant de prendre appui sur les écrits de Mireille Sorgue pour aborder le thème de la forclusion généralisée, nous tenons d’abord à souligner le plaisir qu’éveille la simplicité de cette prose, sensuelle, tout entière écrite comme un poème. Décédée en 1967, ses textes restent néanmoins accessibles chez son éditeur Albin Michel. Lors d’une réédition de ses travaux en 1985, Geneviève Brisac[1] s’arrête sur cette jeune fille à laquelle : « les mots dessinent une silhouette. »[2] Une gamine « sage, pas facile, hésitant entre le don absolu et la sauvagerie »[3]. Et qui, dans la célébration intime de l’amour, et impersonnelle, comme le sont toujours les textes érotiques, se révèle un surprenant écrivain[4].